Emprunt ou leasing entreprise : comment choisir le meilleur financement ?
Guide complet pour comprendre et sélectionner le mode de financement adapté à votre entreprise

Les fondamentaux du financement d'entreprise
Le financement d'entreprise représente l'ensemble des moyens permettant d'obtenir les ressources financières nécessaires au développement et au fonctionnement d'une société. Ces fonds servent à financer les investissements, la production et à compenser les dépenses courantes.
On distingue deux catégories principales d'acteurs économiques :
- Les Agents à Capacité de Financement (ACF) : banques, fonds d'investissement et business angels qui disposent d'excédents financiers
- Les Agents à Besoin de Financement (ABF) : entreprises nécessitant des ressources pour leurs projets
Il existe deux types de financement :
- Le financement interne : fonds propres, apports personnels des associés et subventions
- Le financement externe : crédit bancaire, leasing, location financière et crédit-bail
Les besoins concrets de financement peuvent concerner l'achat de véhicules professionnels, de matériel informatique, de machines de production ou encore le financement du besoin en fonds de roulement.

Le leasing professionnel en détail
Le leasing professionnel, également appelé crédit-bail, représente une solution de financement tripartite impliquant l'entreprise (crédit-preneur), le fournisseur du bien, et l'organisme financier (crédit-bailleur). Ce dernier achète le bien choisi par l'entreprise et le lui loue sur une période déterminée.
Il existe deux principales formules de leasing professionnel :
- La Location avec Option d'Achat (LOA) : permet de louer un bien avec la possibilité de l'acquérir en fin de contrat pour une valeur résiduelle définie à l'avance
- La Location Longue Durée (LLD) : propose uniquement la location du bien sans option d'achat finale
La durée des contrats de leasing varie généralement entre 24 et 72 mois, selon le type de bien financé. Les équipements concernés peuvent être très variés : véhicules professionnels, matériel informatique, machines-outils, équipements industriels ou encore matériel bureautique.
Pour accéder au leasing professionnel, l'entreprise doit généralement justifier d'une certaine solidité financière. Les jeunes entreprises peuvent rencontrer des difficultés car les organismes exigent souvent un ou plusieurs bilans comptables. Un dépôt de garantie pouvant aller jusqu'à 15% de la valeur du bien peut être demandé à la signature.
Le contrat de leasing définit plusieurs éléments essentiels :
- Le montant des loyers mensuels
- Le kilométrage annuel autorisé (pour les véhicules)
- Les conditions d'entretien et d'assurance
- La valeur résiduelle en cas d'option d'achat
À l'échéance du contrat, l'entreprise dispose de trois options : acheter le bien pour sa valeur résiduelle, renouveler le contrat avec de nouvelles conditions, ou restituer le bien. Cette flexibilité constitue l'un des principaux avantages du leasing professionnel.
Un aspect important à noter est le traitement comptable : les biens en leasing ne figurent pas au bilan de l'entreprise, les loyers étant directement comptabilisés en charges d'exploitation. Cette caractéristique permet de préserver la capacité d'endettement de l'entreprise tout en bénéficiant d'avantages fiscaux, les loyers étant déductibles du résultat imposable.
L'emprunt bancaire traditionnel et ses caractéristiques
L'emprunt bancaire représente une dette financière à long terme permettant à l'entreprise de financer ses acquisitions tout en conservant la propriété immédiate des biens. Il se décline en deux formules principales :
- L'emprunt à amortissement constant : les mensualités diminuent progressivement mais sont plus élevées au début
- L'emprunt à annuité constante : les mensualités restent identiques pendant toute la durée du prêt
Pour obtenir un prêt, l'entreprise doit généralement fournir des garanties comme une hypothèque, un gage ou un cautionnement. Cette exigence peut s'avérer problématique pour les nouvelles entreprises ou celles n'ayant pas d'actionnaires.
En cas de retard de paiement, la banque dispose de plusieurs recours : saisie des biens, dénonciation aux agences d'évaluation du crédit, ce qui peut impacter la notation de l'entreprise. Les taux variables représentent un risque supplémentaire car ils fluctuent selon le marché, rendant plus difficile la prévision financière.
Impact financier et fiscal des différentes options
L'impact comptable et fiscal varie significativement entre leasing et emprunt. Avec le leasing, les loyers sont directement comptabilisés en charges déductibles, ce qui permet d'optimiser la fiscalité à court terme. Le bien n'apparaît pas au bilan, préservant ainsi la capacité d'endettement de l'entreprise.
Pour l'emprunt, le bien figure à l'actif du bilan et la dette au passif. Seuls les intérêts sont déductibles fiscalement, tandis que l'amortissement permet de réduire progressivement le résultat imposable. La TVA est récupérable immédiatement sur l'achat, contrairement au leasing où elle s'échelonne sur les loyers.
En termes de trésorerie, le leasing évite une avance de TVA importante et permet généralement des mensualités plus faibles que l'emprunt. Cependant, le coût global s'avère souvent plus élevé, notamment en cas de levée d'option d'achat qui nécessite des réintégrations fiscales spécifiques.
Critères de choix entre leasing et emprunt
Pour choisir entre le leasing et l'emprunt, plusieurs critères décisionnels clés doivent être analysés :
La flexibilité d'utilisation : Le leasing permet de changer régulièrement de matériel et offre plus de souplesse dans la gestion du parc, tandis que l'emprunt engage sur le long terme mais permet une utilisation sans contrainte kilométrique.
Les besoins spécifiques : Le leasing est idéal pour les équipements standards comme les véhicules ou le matériel informatique. L'emprunt convient mieux pour les biens spécifiques à l'activité.
- Pour une jeune entreprise : privilégier le leasing qui ne nécessite pas de garanties importantes
- Pour une entreprise établie : l'emprunt peut être plus avantageux sur le long terme
- Pour du matériel évolutif : opter pour le leasing qui facilite le renouvellement
La capacité financière est également déterminante : le leasing demande moins d'apport initial mais des loyers plus élevés, alors que l'emprunt nécessite souvent un apport mais des mensualités plus faibles.
Optimisation de sa stratégie de financement
Pour optimiser sa stratégie de financement, une entreprise peut combiner intelligemment leasing et emprunt selon ses besoins. Par exemple, privilégier le leasing pour le matériel informatique à obsolescence rapide, et l'emprunt pour les équipements durables.
La négociation des conditions est essentielle. Pour le leasing, négociez les loyers, le dépôt de garantie et la valeur résiduelle. Pour l'emprunt, comparez les taux entre établissements et négociez les garanties demandées. Les jeunes entreprises peuvent s'appuyer sur des organismes de cautionnement pour obtenir de meilleures conditions.
L'anticipation est cruciale. Établissez un plan de financement pluriannuel tenant compte de :
- L'évolution prévisionnelle de votre activité
- Les besoins de renouvellement du matériel
- La saisonnalité de votre trésorerie
Pour les TPE/PME, il est recommandé de diversifier ses sources de financement pour ne pas dépendre d'un seul organisme. Les entreprises en croissance peuvent envisager des solutions hybrides comme le crédit-bail adossé ou le lease-back pour optimiser leur structure financière.
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Les questions fréquentes
Le leasing (crédit-bail) et l'emprunt bancaire sont deux modes de financement distincts pour les entreprises, avec des caractéristiques et implications différentes :
Aspects de propriété :
- Leasing : L'entreprise n'est pas propriétaire du bien pendant la durée du contrat. Elle dispose d'une option d'achat à l'échéance.
- Emprunt : L'entreprise devient immédiatement propriétaire du bien financé.
Implications comptables et fiscales :
- Leasing : Les loyers sont des charges déductibles. Le bien n'apparaît pas au bilan.
- Emprunt : Le bien figure à l'actif du bilan, l'emprunt au passif. Seuls les intérêts sont déductibles.
Garanties requises :
- Leasing : Peu ou pas de garanties car le bien reste propriété du bailleur
- Emprunt : Garanties importantes souvent exigées (cautions, hypothèques)
Impact sur la trésorerie :
- Leasing : Pas d'apport initial important, loyers réguliers
- Emprunt : Apport initial généralement requis (20-30%)
Critères | Leasing | Emprunt |
---|---|---|
Propriété | Temporaire avec option d'achat | Immédiate |
Fiscalité | Loyers déductibles | Intérêts déductibles |
Trésorerie initiale | Favorable | Plus contraignant |
Coût global | Généralement plus élevé | Moins onéreux sur la durée |
Pour choisir entre la Location avec Option d'Achat (LOA) et la Location Longue Durée (LLD), plusieurs critères essentiels doivent être analysés :
Aspects financiers :
- LOA : Nécessite généralement un apport initial plus important mais permet d'acquérir le véhicule en fin de contrat
- LLD : Apport initial souvent plus faible, loyers mensuels potentiellement plus attractifs
- Coûts totaux : La LOA peut s'avérer plus avantageuse à long terme si l'option d'achat est exercée
Durée et flexibilité :
- LOA : Engagement généralement de 36 à 60 mois avec possibilité d'achat en fin de contrat
- LLD : Contrats plus souples, de 12 à 60 mois, sans option d'achat
Profil d'utilisation :
- LOA : Adaptée aux utilisateurs souhaitant devenir propriétaires à terme
- LLD : Idéale pour les entreprises recherchant un renouvellement régulier de leur flotte
- Kilométrage : Les deux formules imposent des limitations, mais la LLD propose souvent plus de souplesse
Services inclus :
- LOA : Services basiques généralement inclus (entretien, assistance)
- LLD : Offre souvent des packages plus complets (entretien, assurance, véhicule de remplacement)
Le choix final dépendra principalement de :
- La volonté ou non de devenir propriétaire du véhicule
- La capacité financière initiale
- Les besoins en termes de services et d'assistance
- La durée d'utilisation prévue du véhicule
- Le kilométrage annuel estimé
L'optimisation fiscale du financement des véhicules professionnels peut se faire à travers plusieurs stratégies :
1. L'achat direct :
- Déduction de la TVA à 100% sur les véhicules utilitaires
- TVA non récupérable sur les véhicules de tourisme
- Amortissement déductible (plafonné à 18 300€ pour les véhicules peu polluants)
- Charges d'entretien et carburant déductibles
2. La location longue durée (LLD) :
- Loyers déductibles du résultat fiscal
- TVA récupérable à 80% sur les loyers
- Pas d'immobilisation au bilan
- Exemple : Pour un véhicule en LLD de 500€ HT/mois, économie fiscale annuelle ≈ 2000€ (IS à 25%)
3. Le crédit-bail :
- Charges financières déductibles
- Option d'achat en fin de contrat
- TVA récupérable sur les loyers selon même règles que LLD
- Cas pratique : Sur un crédit-bail de 36 mois, loyer 400€ HT/mois, économie d'IS ≈ 4320€ sur la durée
4. Recommandations d'optimisation :
- Privilégier la LLD pour les véhicules de tourisme
- Opter pour l'achat direct des utilitaires
- Choisir des véhicules peu polluants pour maximiser la déduction fiscale
- Tenir un carnet de bord pour justifier l'usage professionnel
Le choix optimal dépendra de plusieurs facteurs : durée d'utilisation prévue, type de véhicule, situation fiscale de l'entreprise et trésorerie disponible. Une analyse au cas par cas est recommandée.
Pour obtenir un leasing professionnel, plusieurs types de garanties sont généralement exigés par les organismes financiers :
1. Le dépôt de garantie
- Premier loyer majoré : généralement entre 10% et 30% de la valeur du bien
- Sert de protection pour l'organisme financier en cas de défaillance
- Le montant varie selon le profil de risque de l'entreprise
2. Les cautions personnelles
- Engagement personnel du dirigeant ou des associés
- Peut représenter entre 50% et 100% du montant financé
- Particulièrement demandée pour les jeunes entreprises
- Peut être réduite pour les entreprises ayant plusieurs années d'existence
3. Les documents comptables requis
- Bilans et comptes de résultats des 2-3 derniers exercices
- Prévisionnel d'activité pour les nouvelles entreprises
- Relevés bancaires des derniers mois
- Carnet de commandes ou contrats en cours
Variations selon le profil
- Start-up : garanties plus importantes, cautions personnelles systématiques
- PME établie : garanties allégées selon l'historique financier
- Grande entreprise : conditions plus souples, garanties réduites
Facteurs influençant les garanties demandées
- Montant du financement : plus il est élevé, plus les garanties sont importantes
- Secteur d'activité : certains secteurs sont considérés plus risqués
- Santé financière de l'entreprise : ratios de solvabilité, rentabilité
- Historique bancaire : relations avec les établissements financiers
Pour calculer et comparer le coût total d'un leasing par rapport à un emprunt bancaire, il faut prendre en compte plusieurs éléments :
Pour le leasing :
- Somme des loyers mensuels sur toute la durée
- Premier loyer majoré (apport initial)
- Option d'achat (valeur résiduelle)
- Frais de dossier
- Assurances spécifiques au leasing
- Contrat d'entretien (souvent inclus)
Formule de calcul leasing :
Coût total = (Loyer mensuel × Nombre de mois) + Premier loyer majoré + Option d'achat + Frais de dossier + (Assurance mensuelle × Nombre de mois)
Pour l'emprunt bancaire :
- Somme des mensualités (capital + intérêts)
- Apport personnel
- Frais de dossier bancaire
- Assurance emprunteur
- Coûts d'entretien à prévoir séparément
Formule de calcul emprunt :
Coût total = (Mensualité × Nombre de mois) + Apport + Frais de dossier + (Assurance mensuelle × Nombre de mois) + Estimation entretien
Exemple concret :
Pour un véhicule de 30 000€ sur 48 mois :
Leasing :
- Loyer mensuel : 400€
- Premier loyer : 3000€
- Option d'achat : 12000€
- Frais de dossier : 300€
- Assurance mensuelle : 50€
Coût total = (400 × 48) + 3000 + 12000 + 300 + (50 × 48) = 39 700€
Emprunt :
- Mensualité : 650€
- Apport : 3000€
- Frais de dossier : 300€
- Assurance mensuelle : 30€
- Entretien estimé : 2000€
Coût total = (650 × 48) + 3000 + 300 + (30 × 48) + 2000 = 37 740€
Il est important de noter que le leasing peut être plus avantageux si on change régulièrement de véhicule et qu'on ne souhaite pas conserver le bien à terme. L'emprunt devient plus intéressant si on souhaite garder le véhicule longtemps après son financement.
À la fin d'un contrat de leasing professionnel, trois options principales s'offrent au preneur :
1. La levée d'option d'achat (LOA)
- Permet d'acquérir le bien pour sa valeur résiduelle définie dans le contrat initial
- Nécessite d'informer le bailleur 2-3 mois avant l'échéance
- Implique le paiement de la valeur résiduelle et éventuellement de la TVA
- Transfert total de la propriété et des responsabilités
2. Le renouvellement du contrat
- Continuation du leasing avec de nouvelles conditions
- Possibilité de négocier de nouveaux loyers
- Peut inclure le remplacement par un équipement plus récent
- Nécessite l'accord du bailleur et une nouvelle étude financière
3. La restitution du bien
- Retour du matériel au bailleur selon les conditions contractuelles
- Inspection détaillée de l'état du bien
- Risque de frais supplémentaires en cas de dégradation excessive
- Nécessité de respecter les préavis (généralement 3 mois)
Points de vigilance :
- Respecter scrupuleusement les délais de notification
- Vérifier les conditions d'usure normale acceptée
- Anticiper les coûts potentiels de remise en état
- Analyser la pertinence économique de chaque option
- Conserver tous les documents et preuves d'entretien
Implications financières :
- La LOA nécessite une trésorerie importante pour le paiement final
- Le renouvellement engage sur une nouvelle période de paiements
- La restitution peut générer des frais imprévus de remise en état
- Chaque option a des implications différentes en termes de TVA et de fiscalité